Česky
English



LE ROMAN / 1978

Le livre du rire et de ľoubli


« Tout ce livre est un roman en forme de variations. Les différentes parties se suivent comme les différentes étapes d'un voyage qui conduit à l'intérieur d'un thème, à l'intérieur d'une pensée, à l'intérieur d'une seule et unique situation dont la compréhension se perd pour moi dans l'immensité.
C'est un roman sur Tamina et, à l'instant où Tamina sort de la scène, c'est un roman pour Tamina. Elle est le principal personnage et le principal auditeur et toutes les autres histoires sont une variation sur sa propre histoire et se rejoignent dans sa vie comme dans un miroir.
C'est un roman sur le rire et sur l'oubli, sur l'oubli et sur Prague, sur Prague et sur les anges. »

Gallimard, online

Couvertures des éditions étrangères

Édition portugaise

Édition italienne

Édition norvégienne

Édition allemande

Édition espagnole

Édition allemande

Édition française

Édition allemande

Édition chinoise

Édition allemande

Édition japonaise

Édition norvégienne

Édition anglaise

Édition italienne

Édition islandaise

Édition bulgare

Édition polonaise

Édition néerlandaise

Édition finlandaise

Édition française

Extrait du roman

Papa s’est arrété, il a levé les yeux vers l'appareil d'où provenait le bruit et j’ai senti qu’il voulait me confier quelque chose de très important. Il a fait un gros effort pour se concentrer, pour pouvoir exprimer sa pensée, puis il a dit lentement et avec peine : «La bêtise de la musique.» :
Que voulait-il dire par là? Voulait-il insulter la musique qui était la passion de sa vie? Non, je crois qu’il voulait me dire qu’il existe un état originel de la musique, un état qui précède son histoire; un état d’avant la première interrogation, d’avant la première réflexion, d’avant le premier jeu avec un motif et un thème. Dans cet état premier de la musique (la musique sans la pensée) se reflète la bêtise consubstantielle à l'être humain. Pour que la musique s'élève au-dessus de cette bêtise primitive, il a fallu l' immense effort de l'esprit et du coeur, et ce fut une courbe splendide qui a surplombé des siècles d'histoire européenne et s'est éteinte au sommet de sa trajectoire comme la fusée d'un feu d' artifice.

Gallimard, 1997, pp. 275-276

Critiques

Rudolf Ströbinger, Die Welt, 28. 2. 1981

Raconté par un auteur qui n’aurait pas le talent de Milan Kundera (et certains ont essayé), ce récit basé sur une trame qui ne correspond pas à la réalité historique aurait certainement été un échec. Mais Kundera maîtrise plus que l’artisanat de l’écriture, il maîtrise l’art d’écrire, et c’est pourquoi son Livre du rire et de l’oubli est un ouvrage aussi remarquable. […] Kundera est également passé maître dans l’art de l’essai, lorsque par exemple il médite sur le rire ou qu’il discute du sens de la musique avec son père mourant, un des musicologues tchèques les plus éminents et les plus cultivés. Dans les paysages de Kundera, le lecteur devine la Moravie de son enfance, toujours vivante en lui malgré des années d’exil et d’intégration à une culture étrangère.

Werner Paul, Süddeutsche Zeitung, 20. ‒ 21. 12. 1980

Milan Kundera est un poète de l’essentiel.

Robert Taubman, London Review of Book, 18.‒31. 3. 1982

Ce parfait mélange, cette alternance permanente d’absurde et de sérieux, cet aspect ludique qui permet à l’imagination de faire son œuvre, cette intelligence qui coordonne le tout sont proprement admirables. C’est l’autonomie d’un tel récit qui le rend impossible à interpréter.

La bibliothèque Milan Kundera est soutenue financièrement par la région de Moravie du Sud et la ville statutaire de Brno.


© 2024 Bibliothèque de Moravie