« Sur l'avenir, tout le monde se trompe. L'homme ne peut être sûr que du moment présent. Mais est-ce bien vrai ? Peut-il vraiment le connaître, le présent ? Est-il capable de le juger ? Bien sûr que non. Car comment celui qui ne connaît pas l'avenir pourrait-il comprendre le sens du présent ? Si nous ne savons pas vers quel avenir le présent nous mène, comment pourrions-nous dire que ce présent est bon ou mauvais, qu'il mérite notre adhésion, notre méfiance ou notre haine ? »
Postface de François Ricard
„Qu'est-que tu fait encore ici!" Sa voix n'était pas méchante, mais elle n'était pa gentille non plus; Sylvie se fâchait?
„Et où devrais-je être? „ demande Irena
„ Chez toi!"
„ Tu veux dire qu'ici je ne suis plus chez moi?"
Folio Gallimard, 2000, p. 7
Pour bien le comprendre, il faut lire ce roman deux fois. À la première lecture, on est aveuglé par sa perfection. À la deuxième, on devine la dialectique raffinée sur laquelle il repose. […] Un roman passionnant, une reproduction littéraire de la mémoire humaine, avec toutes ses fibres, toutes ses lacunes…
Rares sont les écrivains qui prennent autant au sérieux leurs lecteurs que Kundera, qui leur donnent autant et qui, dans le même temps, leur demandent si peu : de l’attention et de la réflexion, rien de plus. La prose est immaculée, dégagée de tous ces artifices narratifs que les machines à produire des romans de trop nombreux collègues se sentent obligés d’ajouter… Le dernier livre de Kundera est triste, mélancolique, et très apaisant.
L’écrivain Kundera a fait sienne la langue française depuis maintenant plus de sept ans. Et ce n’est pas un hasard s’il fait ici l’éloge de Calypso. Bien qu’il ne revienne jamais à elle, le roman n’est pas dirigé contre Pénélope. Ce récit de l’échec d’un retour au foyer, c’est aussi le récit de la nostalgie d’une langue tchèque désertée.
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